Bon, de toute façon, ce sera lui !

April 15, 2007

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Vous savez, camarades, moi non plus, je ne l’aime pas tellement ce gars là : agité, imbu de lui-même, ouvrant sa gueule tout le temps sur tout et n’importe quoi (cf la génétique), avide de pouvoir, pas franchement cultivé, des goûts de chiotte (sauf Albert Cohen, respect) bref je ne passerais pas mes vacances avec lui.

Par contre, je vais voter pour lui aux 2 tours parce que je pense que c’est le meilleur candidat pour le poste, et de loin.

Pourquoi ?

1) Il a une analyse lucide et pertinente de l’état de la France : La pauvreté, le chômage, le manque de compétitivité de nos entreprises, l’insécurité, les déficits publics qui se creusent, l’incapacité de la France à intégrer les immigrés depuis 30 ans, le nombre de jeunes qui sort du système scolaire sans qualification, l’absence d’efficacité offensive du Onze tricolore, bref, il ya quand même pas mal de trucs qui ne vont pas bien dans ce pays. Il faut arrêter de se gargariser et il faut faire les réformes indispensables que tous les pays qui s’en sortent aujourd’hui ont faites depuis longtemps.

2) Il a une vraie volonté de réformer : ce n’était évidemment pas le cas de Chirac qui nous a infligé 12 ans de quasi-immobilisme. Ce n’est pas le cas de Royal, qui ne prendra jamais le risque de prendre son électorat fonctionnaire à rebrousse-poil. On peut ne pas être d’accord avec lui, on est quand même obligé de reconnaître qu’il sait où il va et qu’il démontre une énergie pas banale pour y arriver.

3) Il a les moyens politiques de réformer : il peut s’appuyer sur un parti structuré, présent à tous les niveaux des collectivités. Il aura un score très élevé dès le premier tour. Il aura une majorité à l’Assemblée. Il a démontré ses capacités à communiquer, ce qui est une donnée essentielle dans une démocratie médiatique comme la nôtre (remember Jospin 2002). BAyrou a une moindfe volonté de ré

4) Il a de l’expérience : Expérience du pouvoir (maire, député, porte-parole du Gouvernement, secrétaire d’état au budget, ministre de l’intérieur, ministre de l’économie) mais aussi du privé (contrairement à des technocrates comme Chirac, Villepin, Hollande ou Royal) comme ancien avocat.

5) Il a une vraie popularité, aussi bien dans les couches populaires, qu’à Neuilly, dans les salons feutrés du CAC40, chez les artisans, patrons de PME, repris de justice, chez la France qui se lève tôt (je sais de quoi je parle)…

6) Il a une bonne équipe : il peut s’appuyer sur des fidèles, mais aussi sur des ministrables de qualité comme Fillon, Borloo, Alliot-Marie, Lauvergeon, Pascal Sevran, Steevy….

5 Responses to “Bon, de toute façon, ce sera lui !”

  1. Hipparchia Says:

    1- Tenant du déterminisme génétique, l’analyse du candidat Sarkozy ne peut pas être politiquement pertinente. Le déterminisme génétique est tout à la fois fort peu humaniste, mais c’est en plus le prétexte à n’importe quelles dérives, dont les premières se trouvent d’ailleurs déjà dans le programme du candidat, sur différents dossiers : détection des premiers signes de dérives comportementales à 3 ans, abaissement de la majorité pénale à 16 ans, apprentissage dès 14 ans.

    2- Sarkozy a surtout une vraie volonté de conquérir le pouvoir. Il est pour cela prêt à tout. C’est sa ressemblance avec son prédécesseur, dont l’énergie pour conquérir la place est inversement proportionnelle à la qualité du bilan.

    3- La capacité de dialogue du candidat Sarkozy a pu s’illustrer dans ses fonctions de ministre de l’Intérieur avec par exemple le record de voitures brûlées pour cause propos à l’emporte-pièce. On peut également avoir une appréciation réservée sur la capacité de dialogue illustrée à l’occasion du voyage du candidat aux Etats-Unis : la carte personnelle y est passée bien avant la solidarité, la responsabilité ou la culture de l’autorité de la France (ce qui nous ramène au point précédent). Il faut sans doute aussi rappeler ici que 20 régions sur 22 sont aux mains de la gauche.

    4- L’expérience ne me semble pas être un point discriminant entre les principaux candidats, qui ont tous été ministres, chefs de cabinet présidentiel, présidents de région ou députés. Il conviendrait aussi de faire le bilan de ces expériences.

    5- Sarkozy a une vrai popularité. Il rassemble autour de lui beaucoup des gens que vous citez. La difficulté pour lui au pouvoir est qu’il rassemble aussi beaucoup de gens contre lui. Or en politique, il ne suffit pas d’avoir de “bonnes” idées et de déployer de l’énergie, il faut également les faire accepter, que les lois passent, qu’elles soient appliquées, que le pays ne soit pas paralysé (voir à droite le destin du CPE, ou à gauche, du projet pour la fin de l’Ecole Libre). Même s’il avait par hasard une bonne idée, Sarkozy est tellement haï par ceux qui ne l’adulent pas qu’il n’arriverait pas à la faire passer.

    6- A ce moment là de ma réponse je me dis que peut-être votre plaidoyer pour Sarkozy était humoristique.

    Bref, si vous n’aimez pas ce gars-là – je vous comprends, les raisons que vous citez pour ça sont très justes – je vous invite à voter, vous et vos lecteurs, POUR QUELQU’UN D’AUTRE.

    Sarkozy est DANGEREUX pour la France : il est encore temps de faire en sorte que CE NE SOIT PAS LUI !

  2. Juanito Says:

    Salut Raymond,

    je partage volontiers certains points de ton analyse quant aux qualités indéniables de Sarko – carrure présidentielle, volonté et moyens politiques de réformer, expérience, popularité, etc.

    Mais je partage également l’avis de Hipparchia quant à la dangerosité potentielle de ce candidat.

    Ses dérapages verbaux, ses thèses sécuritaires, ses prises de position sur la génétique ou encore ses récentes envolées verbales en direction de l’Allemagne, n’ont fait que transformer cette impression en une certitude. ¡Este tio es peligroso!

    Après, Sarko fait-il partie de cette race en voie d’extinction que sont les Politiciens Sincères?
    C’est possible, mais ce n’est pas à toi, ami Raymond, que j’apprendrais que les chemins de l’enfer sont souvent pavés de bonnes intentions.
    Si on le laisse faire, je sens ce type capable de nous vendre un “meilleur des mondes” façon Aldous Huxley.

    Sarko, pour moi, c’est l’union du meilleur et du pire.
    Le plus compétant, mais également le plus dangereux.

    Non, cette année, tu peux me rajouter sur la liste de tes nombreux amis de gauche qui voteront Bayrou, plus d’ailleurs par calcul politicien que par réelle conviction.

  3. Raymond Says:

    Merci de vos contributions étayées et argumentées chers lecteurs : concernant la dangerosité supposée de Sarkozy, je ne vais pas répondre à la va-vite et je m’en vais y consacrer un post entier car çà commence à me chauffer le bulbe.
    En ce qui concerne mon vote, çà fait plus de 2 ans que j’attends l’élection de Sarkozy, vous comprendrez aisément que ce n’est pas à 3 semaines de la victoire (hé, hé !) que je vais changer d’avis.
    Pour Hipparchia, si vous en avez le loisir, reportez vous à ma saga de septembre 2006 (liens ci-dessous) où j’expliquais le cheminement qui m’a amené d’un vote socialiste fidèle pendant plus de 15 ans à un vote Sarkozy.

    Episode 1 : grâce à François Hollande, j’ai pris ma carte
    Episode 2 : Episode 2, le septennat de Valery Giscard d’Estaing (1974-1981) : un éveil frais et naïf à la politique dans une famille de gauche
    Episode 3 : Le premier septennat de François Mitterrand (1981-1988) : découverte du fonctionnement fascinant du cerveau
    Episode 4 : le deuxième septennat de François Mitterrand (1988-1995) : çà se complique
    Episode 5 : le premier septennat de Jacques Chirac (1995-2002) : le tournant du virage à 360°
    Episode 6 : le deuxième mandat de Chirac (2002-2007) : la ligne droite

  4. Hipparchia Says:

    J’ai bien lu votre parcours, vote migration. Je comprends vos déceptions, vos désillusions. Elles sont légitimes. Mais quand même, souvenez-vous : la gauche, ce n’est pas que ça, c’est plus fort que ces rendez-vous manqués et cet avachissement que vous citez. Vous étiez à gauche parce que vous pensiez que la politique pouvait l’emporter sur les déterminismes, sociaux et génétiques, vous étiez de gauche parce que vous pensiez qu’il y a autre chose à côté de la performance économique, … Souvenez-vous de tout ça… Vous aviez raison !

    Faites moi plaisir : dimanche vous vous rappellerez que malgré tout, Strauss-Kahn a été bien meilleur ministre de l’économie que Sarkozy, que Chevènement a été meilleur ministre de l’intérieur que Sarkozy. Dimanche, votez Royal !

    Car enfin, mange-t-on de la merde sous prétexte qu’on a fini par trouver le cassoulet trop lourd !

  5. Raymond Says:

    Ben oui, mais non, cher (chère ?) Hipparchia. Je ne revoterai socialiste que quand ce sera un Parti socialiste moderne et réformiste et non pas une synthèse foireuse entre crypto-marxistes type Fabius / NPS, sociaux-démocrates honteux, et énarques démagogues coupés des réalités. Je comprends que ce soit dur à admettre mais aujourd’hui le progrès et la volonté de réforme sont plus à droite qu’à gauche. On verra si les résultats modifient la donne…


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